Déconfinement : vers une explosion des ventes de deux-roues électriques ?

Associées aux politiques mises en place par les villes pour encourager la mobilité douce, les mesures de distanciation sociale imposées dans les transports publics pourraient conduire de nombreux citadins à opter pour d’autres solutions de mobilité.


 
Les vélos, scooters et trottinettes électriques seront-ils les rois du déconfinement ? Alors que les points de vente sont à l’arrêt depuis le 16 mars dernier, tout porte à croire que le marché pourrait exploser lors de la reprise de l’activité, prévue le 11 mai prochain.
 
« Il y a eu une rupture brutale avec le confinement, et en même temps, depuis, on sent qu'un grand nombre de Français cherchent des solutions pour se déplacer en évitant les transports en commun » constate Jean Ambert, directeur de l'agence de prospective Smart Mobility Lab.
 
Interrogé par l’AFP, ce dernier estime que la trottinette électrique pourrait faire partie des grands gagnants du déconfinement. « Les engins de déplacement personnel motorisés, et les trottinettes électriques en particulier, sont un moyen de transport idéal pour garantir la distanciation sociale » a-t-il souligné.
 
Si la trottinette électrique sera sans doute privilégiée pour les trajets les plus courts, les vélos et scooters électriques devraient également bénéficier de cet élan. Dans les grandes villes, les magasins se préparent à un afflux de clients en sortie de confinement.
 
« A notre niveau, on a déjà des clients qui anticipent cette ruée et qui nous contactent pour acheter des vélos le plus vite possible pour ne pas être dans le rush » nous explique Boris Wahl, président-fondateur du réseau Cyclable. « A ce stade, il y a du stock » rassure-t-il.
 
Même constat du côté GO2roues, enseigne spécialiste des motos et scooters électriques qui réalise une grosse partie de ses ventes sur Internet.

« On a eu gros coup d’arrêt à l’annonce du confinement. Depuis le 16 avril et la dernière intervention d’Emmanuel Macron, nous sommes quasiment revenus à la normale. Nous ne sommes pas au niveau de nos business plans, mais on vend autant voire un peu plus de motos et de scooters sur la deuxième du mois d’avril qu’à la même période l’an dernier où tout était ouvert » détaille Vincent Lafarge, Président de GO2roues. « Il y a une défiance vis-à-vis des transports en communs. Les clients nous le disent » ajoute-t-il, constatant également une crainte similaire sur l’utilisation des dispositifs en free-floating tels que ceux proposés par Jump ou Cityscoot.
 

Politiques incitatives

Au-delà de la crainte suscitée par l’usage des transports communs, ce sont aussi les politiques publiques qui poussent les usagers à trouver des alternatives à la voiture individuelle. Dans certaines villes, c’est l’espace publique qui est réaménagé avec la transformation d’une partie des routes en pistes cyclables.

Pour encourager la pratique du vélo au déconfinement, le gouvernement a débloqué de 20 millions d’euros. Est notamment prévue une aide de 50 euros pour permettre aux français de remettre en état leurs vélos auprès des réparateurs. « La problématique, ce sera de trouver du personnel qualifié. Nous n’aurons pas forcément la capacité matérielle et humaine de récupérer ces vélos » avertit le représentant de Cyclable.

Sur le volet acquisition, certains territoires mettent aussi la main à la poche. En Ile-de-France, la région propose une prime à l’achat de 500 euros pour un vélo électrique. Associées aux températures printanières, ces différentes mesures de soutien pourraient pousser bon nombre de citadins à se remettre en selle…

Michaël TORREGROSSA
Michaël TORREGROSSA

Rédacteur en chef

Suivant le marché du deux-roues électrique depuis le début des années 2000, Michaël est rédacteur en chef et co-fondateur de Cleanrider.


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