Vélo : selon cette étude, les pistes cyclables pourraient aggraver la pollution

Adeline ADELSKI · 20 Déc 2020 11:00 ·

Les travaux d’amélioration des pistes cyclables, payés par les contribuables, ne produiraient qu’un seul nouveau cycliste pour chaque tranche de 5000 £ dépensée, et seraient responsables de lourds embouteillages rapporte une récente étude britannique.


 

Les Anglais, peu enclins à prendre leur vélo

En Angleterre comme chez nous, les pistes cyclables fleurissent dans toutes les villes. Il n’y a qu’à voir le plan du futur RER V, en Région Parisienne, pour s’en convaincre. Outre l’absolue nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour pallier le réchauffement climatique, l’essor récent du vélo et du vélo électrique vient également de la crainte des usagers d’utiliser les transports en commun, depuis l’apparition du coronavirus.
 
Cependant, une étude britannique parue dans le journal the Telegraph a montré que les pistes cyclables avaient un impact négligeable sur la mobilité douce, stipulant que, même en continuant les mêmes investissements et constructions pendant 10 ans, l’utilisation du vélo n’augmenterait que de 1 %.
 

Des pistes cyclables contre-productives ?

Les pistes cyclables, très peu utilisées pour certaines, causeraient encore plus de gaz à effet de serre car elles suppriment une voie sur des axes très empruntés par les automobilistes, entrainant ainsi des embouteillages, et donc de la pollution.

L’enquête a en effet révélé que dans la ville de Harrow, au Royaume-Uni, l’une des pistes cyclables n’était empruntée que par 6 usagers en 6 heures, alors que 2 400 voitures et plus de 500 camionnettes roulaient sur ce même axe. On entend d’ici les conducteurs grogner, mais s’ils roulaient à vélo ou prenaient simplement la peine de faire du covoiturage, ils réduiraient à la fois leur temps de trajet, son coût, et leur impact sur l’environnement.
 

Le Royaume-Uni ne rétropédale pas

L’étude, menée par le journal Economics and Human Biology, a estimé que pour chaque tranche de 4 915 £ (5 457 €) dépensés pour construire des pistes cyclables à Londres, on ne gagnait qu’un seul cycliste supplémentaire. Ce montant monte à plus de 6 000 £ pour le centre de Londres et tombe à un peu plus de 4 000 £ pour les zones situées hors de la capitale.
 
Malgré ce faible « retour sur investissement », le Ministère des Transports s’est engagé à dépenser 2 milliards de livres sterling (2,22 milliards d’euros) en voies cyclables dans tout le pays, au cours des cinq prochaines années. Heureusement, parce que ce serait quand même bien triste de calculer les effets positifs de ces pistes seulement en nombre d’utilisateurs, sans prendre en compte les impacts sur la sécurité, le bruit, la pollution de l’air et la satisfaction des cyclistes et des piétons…

Adeline ADELSKI
Adeline ADELSKI

Journaliste

Passionnée par les enjeux de mobilité durable, Adeline aime informer et inspirer les lecteurs sur les dernières tendances et innovations dans l'univers du deux-roues électrique.


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Gmabagnole
3 années il y a

Pas besoin de grandes études pour savoir que plus on spolie les automobilistes des chemins qui leurs sont dévolus, plus il y a de pollution immédiate…. une maison se possède 15 ans, un véhicule 7, un travail plus de 20 ans, un gosse est 18 ans à  la maison, et quelques bobos bien pensants voudraient que nos contemporains changent de vie en un an…. quel mépris, quel fatuité, quel manque de pragmatisme…. on est toujours la bête noire d'un autre, un peu d'ouverture aux autres, au monde. P.S. : mon bilan carbone est encore meilleur, je vais à  pieds à  l'école et au travail, pas de sidérurgie énergivore et polluante, pas de pollution électronique de compteur ou de batteries, pas de pollution et particules pneumatiques……le petite reine qui vient de l'autre bout du monde a perdu sa couronne de vertue depuis bien longtemps.

DDDD
3 années il y a

Le cercle vertueux est toujours un peu long à  s'amorcer. Sans pistes cyclables peu de vélos, On installe des pistes et on voit peu de vélos. Les conditions de circulations se compliquent. Il faut être patient pour que cela bascule, le temps que les usagers comprennent que la solution est l'utilisation du vélo. Il ne faut surtout pas faire machine arrière et continuer dans cette voie .

Havoc
3 années il y a

Pas besoin d'« étude » pour savoir que plus on « facilite » la vie aux Automobilistes, plus ils se la gâtent à  eux-mêmes en se multipliant et en provoquant de nouveaux embouteillages en étant de plus en plus nombreux et mécontents. La seule différence entre les deux situations, c'est qu'il y a beaucoup plus de véhicules lorsqu'on leur permet d'occuper plus de place. Donc, inutile de se faire du souci pour la circulation automobile, elle est nuisible en tout point.